
Mon cheval a un problème de comportement... Que dois-je faire ?
Avant tout, il est essentiel de comprendre qu’un comportement que nous jugeons indésirable est, pour le cheval, une manière de communiquer. Chaque action de l’animal est guidée par un besoin ou une recherche de bien-être, même si cela ne correspond pas à nos attentes.
Nous avons tendance à qualifier ces comportements de "problématiques", alors qu’aux yeux du cheval, c’est souvent notre comportement qui pose problème !
Prenons un exemple : un cheval refuse de s’éloigner de ses congénères.
Pour l’humain, ce comportement est considéré comme un problème : le cheval ne peut pas être séparé à plus de 20 mètres.
Pour le cheval, nous sommes le problème puisque nous l'empêchons de retourner voir ses copains qui est vu comme quelque chose de vital pour lui. Il utilisera tous les moyens à sa disposition pour nous exprimer son inconfort, comme tirer sur la longe, être agressif, nous rentrer dedans, etc.
Aucun cheval ne "fait exprès", "manipule" ou "fait semblant" : il communique juste un besoin profond. À nous de ne pas punir, mais plutôt de lui montrer que l'on comprend et d’adapter nos réactions.
Si vous vous sentez perdu et que vous ne savez plus comment faire dans ce genre de situation, ne laissez pas traîner et faites-vous accompagner avec un professionnel ayant une approche globale.
Évidemment, je vous conseille de faire appel à un comportementaliste équin. Si vous souhaitez que l'on traite ce sujet ensemble, je propose des séances en présentiel autour de Lyon et en visio depuis le monde entier, cliquez ici.
En attendant, je vous livre mes astuces : avant d'agir avec des méthodes d'éducation, je vérifie toujours 2 choses :
1. Les besoins fondamentaux sont-ils satisfaits ?
Vous connaissez la chanson : vous vous devez de satisfaire les besoins fondamentaux de votre cheval qui sont :
le fourrage à volonté
le contact avec des autres équidés
la liberté de choisir son allure et sa direction lors de ses mouvements.
Il est important de voir plus loin qu'une simple case qui serait cochée sur la liste des besoins du cheval. Nous devons nous assurer que ces besoins sont satisfaits comme lui en a besoin (et pas d'une manière générale).
Prenons un exemple : notre cheval vient d'arriver dans une nouvelle pension dans laquelle il y a bien du fourrage à volonté, des chevaux en troupeau, et des grands espaces pour se mouvoir. Il intègre un troupeau de 5 chevaux. Plusieurs mois s'écoulent. En observant attentivement, on note que tous les chevaux sont en duo, sauf lui. Votre cheval se sent donc isolé au quotidien. Cela pourra créer des problèmes de comportement au travail avec vous car votre cheval ne sera pas vraiment épanoui dans sa vie quotidienne.
D’un point de vue extérieur, les besoins fondamentaux de ce cheval sont satisfaits. Mais de son point de vue à lui, non…
Solution envisageable : rééquilibrer le troupeau avec un nombre de chevaux pairpermettra à votre cheval d'avoir lui aussi son copain de pré, cela le rassurera au quotidien, fera baisser son niveau de stress et le rendra naturellement plus disponible avec vous.
2. Votre cheval pourrait-il souffrir de douleurs ?
Il est essentiel d'écarter la possibilité d’une douleur avant d’agir sur de l’éducation.
Dans l’exemple précédent, imaginons que, malgré un environnement social équilibré, le cheval manifeste toujours des problèmes de comportement. Lorsqu’on le prépare, il montre des signes de tension : il lève la tête, recule ou serre les dents au moment de la mise du filet.
Vous finissez par mettre le filet, vous avez la technique pour y arriver, vous avez apparemment l'habitude !
Et un jour, vous faites intervenir le dentiste...
La consultation révèle alors la présence de dents de loup, gênantes et douloureuses avec l’utilisation d’un mors. Après leur extraction, le comportement de votre cheval s’améliore et la mise du filet est même devenue une formalité.
3. Une fois les causes écartées : travailler sur le comportement
Si les besoins fondamentaux sont satisfaits et qu’aucune douleur n’est identifiée, il est alors temps d’agir directement sur le comportement.
Dans le cas de notre cheval stressé par la séparation, plusieurs axes de travail peuvent être explorés :
gestion du stress à quitter les congénères
décontraction
respect de la bulle personnelle
développement d’une relation positive avec lui
création de motivation et d'intérêts à sortir en extérieur
etc.
En conclusion
Retenez que chaque comportement du cheval a une raison d’être.
Le cheval agit TOUJOURS dans le but de rétablir un état de bien-être.
Comprendre les signaux qu’il nous envoie est la clé pour résoudre les problèmes de manière respectueuse et durable.
Et c’est précisément le rôle du comportementaliste : analyser les causes, vérifier les besoins fondamentaux, détecter les éventuelles douleurs et enfin travailler sur le comportement, si toutes les autres causes ont été écartées.