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« Montre-lui qui est le chef »


Bonjour à tous,


Comme chaque semaine, on se retrouve pour un nouvel article ! Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui vous questionne souvent : la dominance chez les chevaux.


Le cheval dominant : mythe ou réalité ?


Le terme "dominant" est souvent utilisé pour décrire certains chevaux qui manifestent des comportements perçus comme autoritaires ou agressifs.


Pourtant, ce concept est-il vraiment applicable aux chevaux ?


Petit rappel sur la notion de dominance : je le traduirais par “Qui bouge qui”. C'est-à-dire, quel cheval peut déplacer un autre cheval ? Et par rapport à quelle ressource ? Le foin, la zone de roulade, un abri, etc.


La dominance n'est pas un trait de caractère


Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la dominance n'est pas un statut figé ni un trait de personnalité que certains chevaux possèdent intrinsèquement.


Dans un groupe, les interactions sont fluides et contextuelles : un cheval peut avoir accès en priorité à une ressource à un moment donné (le foin, par ex.), mais cela ne signifie pas qu'il domine systématiquement toutes les autres ressources (comme l’accès à l’eau, à l’abri, etc.).


Par exemple, un cheval A pourra repousser un autre cheval B près du ratelier à foin, mais ce même cheval A pourra ensuite céder le passage au cheval B dans un espace étroit.


Un exemple concret


J’ai récemment travaillé avec un cheval que ses propriétaires qualifiaient de "dominant" parce qu'il refusait de se laisser attraper au pré et bousculait en main. Pourtant, en observant ses interactions avec ses congénères, il était loin d'être le leader du troupeau.


En analysant son comportement, on s’est rendu compte qu’il avait associé l’arrivée de l’humain à une expérience désagréable (un travail trop intense ou un inconfort physique). Une fois cette cause identifiée et en adoptant une approche plus progressive, le cheval a changé d’attitude sans qu’il soit nécessaire de “lui montrer qui etait le chef”!


Une étiquette qui simplifie trop la réalité


L'étiquette de "cheval dominant" est souvent un raccourci qui empêche d'observer les vraies causes d'un comportement. Un cheval qui couche les oreilles en arrière face à un autre ne cherche pas nécessairement à affirmer une "dominance", mais peut exprimer un inconfort, une peur ou une protection de ressource.


Un cheval qui refuse de bouger lorsqu'on lui demande n'est pas "dominant", mais peut ressentir de l'incompréhension, de la peur ou de la douleur.


Quand l'étiquette "dominant" justifie la violence


Le véritable problème de ce concept, c'est qu'il peut servir d'excuse à des interventions brutales. On entend souvent dire :


  • « Il faut lui montrer qui est le chef »

  • « Ce cheval a besoin d'être remis à sa place »


Ces idées mènent à des pratiques coercitives qui ne respectent ni la psychologie ni la nature sociale du cheval. Un cheval qui mord, qui bouscule ou qui refuse de coopérer ne cherche pas à "prendre le dessus", mais exprime un mal-être qu'il faut comprendre et adresser de manière bienveillante.


Une approche différente : comprendre plutôt que contraindre


Plutôt que de parler de "dominance", il serait plus pertinent d'observer le cheval dans son ensemble :


  • Dans quel contexte manifeste-t-il ce comportement ?

  • Est-ce lié à une émotion ?

  • Quels sont les signes de son faciès, de sa posture ?

  • Y a-t-il une douleur, un inconfort ou une expérience passée qui pourrait expliquer cela ?


En abandonnant cette notion simpliste de "cheval dominant", nous pouvons construire une relation plus équilibrée et respectueuse, où chaque interaction est basée sur l'écoute et l’adaptation à l’individu plutôt que sur une hiérarchie présumée.


Et vous, avez-vous déjà rencontré un cheval catalogué "dominant" ? Comment avez-vous abordé la situation ? Je serais ravie d'échanger avec vous sur ce sujet !


Pour aller plus loin


Si le côté éthologie du comportement du cheval vous intéresse, j'aborde sur ma plateforme les signaux d’apaisement chez les chevaux, les besoins fondamentaux, la notion de leader trop peu connue, l’utilisation du clicker, etc.


 
 
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